Schizophrénie : chronique ou curable ? Ce que disent les études
Si l’on se réfère aux classifications médicales internationales (dont l’OMS et la HAS), la schizophrénie est généralement considérée comme une maladie chronique – c’est-à-dire qui s’inscrit dans la durée, avec des périodes d’activité plus ou moins aiguë. Toutefois, “chronique” ne veut pas dire figée.
Les chiffres issus d’études internationales (notamment la méta-analyse de Harding et al., American Journal of Psychiatry, 2001), sont souvent méconnus :
- 20 à 30 % des personnes atteintes peuvent espérer une rémission complète durable : c’est-à-dire absence ou grande atténuation des symptômes sur plusieurs années, sans rechute majeure.
- Environ 50 % connaissent une amélioration significative de leur état, parfois avec des symptômes résiduels, mais capables de mener une vie de qualité (études contrôles, OMS, 2011).
- Pour 20 à 30 %, la maladie persiste de façon plus sévère, avec une succession d’épisodes aigus et des difficultés leur imposant un soutien régulier.
La notion de « guérison » prête à débat. En psychiatrie, on parle plus volontiers de rétablissement : il s’agit moins d’une disparition totale des symptômes que d’un retour à un équilibre, et d’un projet de vie satisfaisant. Cette vision, portée par des personnes concernées et des professionnels, change la donne.